Le Paletot Wladimir
Mon Pépé à môa, quand j'étais petite, il me disait toujours : "allez, tu vas chercher ton paletot". Pas manteau. Ni blouson, ni cape... non, un paletot. (prononcez "pal'tot").
En me cousant ce... cette redingote ? non. Blouse ? non... je me suis souvenue de ce mot qu'on n'utilise plus beaucoup, mais qui m'ouvre un monde impossible au goût des bonbons qui avaient voyagé lontemps dans les poches de Pépé, bonhomme "taiseux".
Je me suis servie d'un patron en taille...46. Ben voui, il n'était proposé qu'à partir de cette taille. Et comme j'ai beaucoup de mal avec mon image, surtout celle de mon corps compte tenu des kilos qui s'accumulent et sortent d'on-ne-sait-où (la faute à ma tyrroïde en vrac, paraît-il), je couds... grand. Presque inconsciemment. Du coup il a fallu quand même que je retouche beaucoup. Et comme je ne suis pas une couturière, j'ai eu bien des difficultés.
Je me suis servi d'un tissu pas trop cher, dans l'hypothèse d'un ratage, à base de laine et de polyesther. Facile à travailler, il faut le reconnaître.
Cela donne une sorte de manteau, avec beaucoup de découpes, et un bas arrondi. Je travaille dans le musée des courants d'air (ce n'est pas un collège mais un gruyère, je vous assure !) mais comme je passe de mon bureau aux couloirs en permanence, je n'ai pas le temps ni le courage d'enfiler à chaque fois mon manteau, d'où l'idée de ce paletot, assez ample (tu parles !) pour mettre un pull en dessous.
L'encolure est bordée simplement d'un joli galon, et j'ai sorti de ma boîte à trésors des boutons fantaisie. La veste est boutonnée par des crochets.
Mon Grand m'a prise en photos à plusieurs reprises mais... non, décidément, je ne parviens pas à me voir en photo. Je devrais peut-être essayer en peinture ?
Revenons à notre paletot. Il arrive à mi-cuisse, et sera porté avec un pantalon tout simple, taille élastiquée. En revanche le tissu est génial : du lin avec de l'élasthane, sans doute, qui rend le tissu très très confortable, avec une tenue sans égale.
Les manches sont trois-quarts. Pour les finir de façon un peu rigolote, j'ai fait un petit liseré froufroutant, qui habille bien et camoufle bien les coutures.
Les manches sont raglans et ne tombent pas très justes en raison des modifications que j'ai dû apporter au modèle initial.
Restait à trouver des accessoires pour ne pas laisser le paletot trop seul. Alors allons-y, passage en revue...
Il y a quelques temps, j'ai eu la joie de revoir La Fée Marraine sur un salon. Elle était en train de se crocheter une étole en fil de... lin. Il ne m'en fallait pas plus pour filer en acheter deux bobines (si vous le souhaitez je peux vous donner les coordonnées du fabriquant).
La Fée Marraine a exaucé mon voeu de faire une jolie étole au crochet, et m'a envoyé la grille qui va avec. Quelques soirées et un bon lavage plus tard, voici le résultat :
J'aime beaucoup la matière, pas parce que c'est du lin (quoique...) mais le fil est beau, changeant, discrètement chatoyant... Avec l'ultime reste de fil, j'ai fabriqué un pompon, agrémenté d'une très belle perle de nacre, chinée cet été, et que je gardais en réserve. Ce pompon leste l'étole, et donne un très joli retombé...
Cette perle était exactement celle qu'il me fallait... Elle apporte un petit je-ne-sais-quoi de précieux, comme un bijou inattendu...
Un cliché du pantalon, dans un fabuleux tissu de lin tissé avec de l'élasthane... une merveille car quand on le porte, il se froisse peu, et revient toujours dans sa forme initiale... le rêve quoi, car le lin, c'est génial, mais c'est quand même un cauchemar éveillé pour celles qui n'aiment pas les faux plis...
Un petit galon finit discrètement le bas du pantalon, qui a déjà été porté...
Et pour terminer la revue, mes Bottines, celles que je cherchais, et dans lesquelles je suis si bien...
Je ne pouvais clore ce billet sans vous donner des nouvelles de ma tribu de chats : sur mes deux chatons, la femelle va bientôt partir, sous le nom d'Ishka (princesse babylonienne siou plait...) chez une collègue, professeur de musique. Elle y sera comme un coq chat en pâte, sans aucun doute. Elle a deux mois maintenant, a grandi et hérité de sa mère ses yeux d'ambre liquide...
Maintenant je vais faire pleurer dans les chaumières : ce matin, en partant au lycée, mon fils a entendu des cris de désespoir... et de fil en aiguille nous avons un nouveau pensionnaire à la maison :
Cette petite boule de poils a sans doute été balancée à l'arrêt de bus dans l'espoir qu'une bonne poire qu'une âme charitable la prenne en pitié. Le pauvre (ou la, car je n'ai pas encore vérifié) a tremblé pendant des heures, épouvanté par la ou les nuits froides dehors.
Reste qu'il faut gérer tout ce petit monde. Chapka, la mère de mes deux chatons, a eu une réaction très... musclée. Le chaton m'a craché dessus. A-t-elle réagi en pensant à ses petits ? Ou par rapport à moi ? Toujours est-il qu'elle l'a agressée violemment à deux reprises. Le pauvre en a été traumatisé pendant des heures, un vrai petit fauve déchaîné, prêt à mordre la main amie... Mais tout finit bien, je vous rassure. Reste que je chercher une famille pour ce petit chat de trois mois environ, très très câlin et pot de colle...
Bonne soirée
Senami