Métamorphose
Mes productions se font un peu plus rares en ce moment, et pour cause : la gestation arrive à son terme. Non, pas la mienne, mais celle de mon Atelier, rêvé 100 000 fois au creux de mes insomnies, imaginé les yeux ouverts, projeté en surimpression sur mon jardin... Vous aurez naturellement droit à un reportage en bonne et due forme. Pour le moment, nous sommes un peu énormément dans les travaux, forcés de cohabiter avec la tondeuse et les bicyclettes du clan dans la salle à manger, et ce n'est qu'un aperçu de la situation.
Plus de couture donc, mais quand même du bricolage. Dans mon magasin préféré, LBC, j'ai récupéré pour une poignée de cacahuètes un lampadaire tripode en piteux état, dans une ferme du fond de l'Eure, et décrassé à la brosse à dents. Quant à l'abat-jour, il n'a même pas eu le droit d'entrer dans la maison.
Des décennies de poussière, des vestiges de toiles d'araignées, du vert de gris... J'aurais dû photographier l'expression de mon Grand Petit quand la Chose est entrée dans son champ de vision.
Une bonne couche d'apprêt, puis plusieurs couches de peinture appliquées finement au pinceau, un vernis protecteur et voilà le résultat. Bon, le fil électrique n'est pas vraiment décoratif mais il devrait être emmitouflé dans une chaussette de lin, qui dissimulera également l'interrupteur de sol.
J'insiste sur le fait qu'il faut mettre des couches de peinture fines et bien les laisser sécher entre deux séances de travail : c'est la condition pour que la peinture ne s'écaille pas au bout de quelques semaines sous l'effet des variations d'hygrométrie.
Le nettoyage est tout aussi capital. Il faut surtout traquer toute trace de graisse...
On obtient finalement quelque chose de tout à fait plaisant. Le travail est un peu long et pas très passionnant. Faites comme moi : mettez votre série favorite. Je vous assure que le casque audio sur les oreilles, le pinceau en main dans votre vieux jogging, vous aurez un look tout à fait glamour...
Les abat-jours maintenant. Une grande première pour moi.
Option numéro 1 : acheter trois abat-jours à pince tout faits. Il faut compter entre 7 et 10 euros la pièce. Quand on regarde de plus près la bête, on se rend compte que le prix est quand même élevé pour le peu de matériel offert.
Option numéro 2 : en récupérer des vieux et les customiser. Je n'en avais pas sous la main...
Option numéro 3 : acheter les structures métalliques et les faire moi-même. Direction LBC, où j'ai trouvé un stock pour quelques euros. Une livraison et quelques recherches techniques plus tard, je me suis lancée.
J'ai pioché dans mon stock de chutes un joli brocart dont j'ai utilisé l'envers. Du taffetas crème de ma réserve pour les rubans et des coeurs en résine achetés en solderie... Quelques heures de travail minutieux, auxquelles il faut ajouter quelques jurons bien sentis, et on obtient trois abat-jours du plus bel effet.
Voici l'ensemble photographié selon plusieurs lumières : celle du soleil présent ce matin, dans l'ombre d'un meuble, et mis en lumière pour le soir.
Les noeuds de taffetas ont la fâcheuse impression de se tordre dans tous les sens mais un coup de vapeur devrait remettre tout ce petit monde à sa place.
Le ruban étant fragile, j'ai peur qu'il ne s'effiloche. Je vais donc les asperger généreusement sur la pointe de laque très forte. Cela devrait les stabiliser.
Je suis ravie du résultat, et, cerise sur le gâteau, ce lampadaire diffuse une lumière très agréable.
... et puisqu'on parle de gâteau(x), je voudrais partager avec vous mon quotidien de mère dévouée...
Des choux chantilly... énooormes... une chantilly (maison, faut-il le préciser ?) légère et vaporeuse, un gâteau fichtrement régréssif que j'ai dû croquer ave le chapeau siouplait, surveillée par mon pâtissier de fils qui se gondolait de me voir avec du sucre glace sur le museau.
Et pis un Royal Chocolat, dont le velours de chocolat a un peu souffert du transport (en autobus sur les genoux de mon Grand Petit), mais exquis : ah ! ... le contraste entre le croquant praliné et la mousse chocolat....Je me pâme à sa seule évocation (oui parce que depuis, vous imaginez bien qu'il ne reste de lui que son image...).
Et enfin, un "petit pour la route" :
Un poirier, aux fruits frais délicieusement fondants, et aussi beau à voir que délicat à manger...
L'abnégation et l'amour maternel sont mobilisés. Il m'en faut pour me sacrifier, et oublier que je vais être à la diète le reste de la semaine...
Je terminerai ce billet en vous offrant une belle image, vous avez été très sages... J'admire les peintres d'autrefois, qu'ils soient connus ou non, pour ce souci du détail qu'ils avaient. On retient souvent des tableaux les anecdotes ou leur sens, mais je suis toujours aussi émue en observant la délicatesse du dentelle, ou l'expression d'une main abandonnée... Voici donc mon cadeau pour cette semaine, je vous en offrirai une désormais à chaque billet...
Je n'ai malheureusement pas le nom du peintre... quel dommage...
Bonne fin de dimanche à tous et à toutes....
Senami